L'arbre du mois: le sureau

Ce mois-ci, le sureau est à l'honneur. Étant donné qu'il est en fleurs partout et qu'il nous offre son doux parfum, il m'a inspirée, et j'ai réalisé plusieurs préparations.

Le sureau, est l'un des derniers à perdre ses feuilles à l'automne et le premier à les sortir au Printemps.

Il n'est pas compliqué, il peut pousser partout: décombres, bois, jardins, proximité des maisons... bref il s'adapte facilement à tout type de terre et à une capacité à se régénérer facilement, même une petite bouture peut prendre dans le jardin (de préférence le bouturer à l'automne).

Dans la légende, on dit que ce petit arbre sert de lien entre la vie et la mort, des graines ont été retrouvées lors de fouilles archéologiques, apparemment il était utilisé pour le culte des mort.

Dans la tradition celtique, le sureau était considéré comme sacré, il représente vitalité, vie éternelle, renaissance et sert également d'hôte aux petits êtres des forêts: fées, divinités.

Dans plusieurs pays, il est le signe de la protection, en porter sur soi protège du mauvais œil et le couper porterait malheur.

En phytothérapie, on utilise ses fleurs, ses baies et son écorce.

Le sureau a pour particularité de combattre les inflammations.

Les fleurs sont dépuratives, sudorifiques (particulièrement adaptées pour les fièvres éruptives type scarlatine), anti inflammatoires (pour la gorge notamment), elles peuvent être utilisées en cas de grippe, rhume et bronchite.

En usage externe, les fleurs calment les yeux malades, l'infusion est adoucissante et peut aussi être utilisée sur la peau (brûlure, eczéma, acné,...).

L'écorce - utilisée en décoction - est anti rhumatismale, diurétique, laxative, anti lithiase urinaire... elle est donc utilisée contres les rhumatismes, la goutte, les rétentions d'eau, les lithiases urinaires, néphrites...

Les baies sont purgatives - utilisées en cas de constipation en décoction - donc attention à ne pas trop en manger crues, le mieux est de les cuire mélangées à d'autres petits fruits.

En cuisine donc, les baies de sureau (que l'on ramasse à l'automne) sont cuisinées en confiture, gelées... mélangées avec des cenelles (fruits de l'aubépine) et des pommes c'est un régal. Également, on peut agrémenter une tarte aux pommes de baies de sureau ou faire un petit coulis avec du sucre (que l'on ajoute sur une glace à la vanille).

Les fleurs sont également comestibles et offrent un goût magnifique!! On peut les faire en crème (en les faisant infuser dans la crème), en beignets, ou les faire infuser dans le lait qui servira à faire des crêpes... bref elles offrent une multitude de possibilités.

Personnellement, j'en fais du vin. Son goût est doux, et servi frais à l'apéritif avec des mets végétaux c'est fabuleux :-)

J'utilise du vin blanc (car je trouve que la fleur s'accommode mieux avec) - du sucre - des ombelles et de l'alcool de fruits (parfois il m'arrive de rajouter des épices pour "corser" un peu le vin).

Je laisse macérer 20 jours, je filtre et je mets en bouteille étiquetée. Le vin se bonifie avec le temps.

Et dans le jardin??? Et bien la décoction de feuilles en pulvérisation permet d'éloigner les pucerons, elles font fuir les chenilles et les taupes et permettent d'accélérer la décomposition du compost.

En utilisation diverse, son bois creux permet de faire des flûtes, des bouffadous pour attiser le feu.

Son élixir floral est utile pour les personnes se sentant en ruine, vivant des passages à vide, de la dévalorisation, une période sombre d'isolement et d'incertitude.

Tout comme pour les sols, il nous aide à nous régénérer, à faire tomber les masques, à nous accepter tel que l'on est - avec nos côtés sombres et lumineux.

Alors, il me semble que vu le contexte actuel, son élixir tombe à pic!!